Is 11, 1-10 Ps 71 (72) Rm 15, 4-9 Mt 3, 1-12
Un chemin de conversion
Le deuxième dimanche de l’Avent nous accentue dans notre marche à la rencontre de ‘Celui qui vient’. Si dimanche dernier la parole de Dieu nous demandait de nous préparer, aujourd’hui nous découvrons que cette préparation à la venue du Seigneur porte un nom : c’est la conversion. Dans l’évangile, c’est Jean-Baptiste qui veut attirer notre attention sur la nécessité et l’urgence de se convertir : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Et c’est maintenant que cela doit commencer.
Dans son sens étymologique, la conversion peut être vue comme un retournement, un changement de direction. S’il y a un appel à la conversion, cela voudrait dire que la direction dans laquelle va le monde aujourd’hui est contraire par rapport à ce pourquoi Dieu nous a créés : la paix, la joie, la justice, l’amour et l’éternité. A regarder le tableau sombre de notre humanité, nous sommes loin de cet idéal. C’est pourquoi notre monde a grand besoin d’un changement réel, d’une conversion profonde ! Dieu, par la venue de son Fils Jésus-Christ nous fait signe en nous présentant un autre tableau : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira… Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte… ». Bien sûr, cette description ressemble à un rêve, c’est merveilleux ; pourtant, nous tendons tous vers ce royaume de paix et d’amour.
Arriver à un monde de justice, de paix et d’amour ne doit pas être seulement un rêve, cela doit être un chemin de vie, notre chemin de vie, mon chemin de vie. Il est vrai que le salut est donné à tout le monde, mais c’est à chacun de l’accueillir dans un cœur converti ; l’appel à la conversion est lancé à tous, mais c’est à chacun de se laisser toucher par ce besoin de changement. Au lieu de rester là à attendre le changement du monde, je dois me demander qu’est-ce que je peux faire pour participer à ce changement ou comment me changer moi-même. Et la véritable conversion commence à l’intérieur, elle part du cœur. Si je laisse enfouir le grain de la conversion en moi, je pourrai alors « produire des fruits dignes de la conversion », fruits de justice, de paix et d’amour.
Bien sûr, je peux parfois prétendre que, comparativement à d’autres, je ne suis pas « si mal que ça ». Je ne suis pas si méchant, si mauvais, si infidèle, si injuste, si… que ça. Que je me méfie ! Qui peut dire qu’il n’a pas besoin de conversion ? Qui peut dire que ses chemins sont parfaitement droits ? Qui peut prétendre qu’il est assez « bon » ? Même après nos multiples efforts de conversion dans cette vie, nous trouverons encore des choses à améliorer chaque jour. Car la conversion n’est pas un acte unique fait une fois pour toutes, mais elle est un chemin. A la rencontre de « Celui qui vient », que la grâce du Seigneur nous accompagne sur le chemin de notre conversion.
Reviens, pécheur, c’est Jésus qui t’appelle, viens au plus tôt te ranger sous sa loi
Tu n’as été déjà que trop rebelle, reviens à lui, puisqu’il vient à toi.
Dans tes erreurs, sa voix se fait tendre, il te poursuit sans jamais se lasser
C’est un Sauveur, un sauveur le plus tendre, âme égaré, il voudrait t’embrasser.
(Père de Montfort, cantique 98, 9-10)
Ekenley JEAN-NOËL (Tito), smm