Méditation sur les lectures du 2 novembre 2025 : Commémoration de tous les fidèles défunts
Isaïe 25, 6a.7-9 Psaume 26 St Paul aux Romains 14, 7-9.10c-12, St Jean 14, 1-6
Au-delà de la mort !
La question de la mort a toujours été au cœur des préoccupations humaines. Dès notre conception, il semble que nous sommes condamnés à mourir, au point que certains définissent notre vie terrestre comme un (long) pèlerinage vers la mort. Bien sûr, nous avons tous déjà pleuré un être cher ; nous avons tous en mémoire des parents, des membres de la famille, des amis, des proches qui nous ont laissés pour l’au-delà. Les reverrons-nous un jour ? Sommes-nous venus à la vie en vue de mourir tout simplement ? La mort est-elle véritablement notre fin ? Y-a-t-il un moyen d’y échapper ? La plupart de ces questions demeurent sans réponses selon une logique purement humaine, c’est pourquoi la mort reste un mystère pour plus d’un. Cependant, à bien regarder, nous pouvons constater que, bien avant la mort, il y a un mystère plus grand, le mystère de la vie ; nous croyons aussi que le mystère de la vie va au-delà de la mort. C’est pourquoi le « Credo » de l’Église affirme : « J’attends ( je crois à) la résurrection des morts, et la vie du monde à venir ».
Blessés par le glaive du péché, nous avons perdu la pureté de la vie de Dieu en nous ; par conséquent, nous sommes tous destinés à mourir, « car le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6, 23a). Cependant Dieu n’a pas renoncé à son amour pour nous, ni à son dessein premier pour lequel il nous a créés : la vie. C’est pourquoi, en vertu de cet amour ineffable pour le monde, « il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 16). Dans le Christ Jésus, nous sommes réconciliés avec le Dieu de la vie par le don de sa grâce. Donc, « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20b) ; là où le péché nous éloignait de notre Seigneur, la grâce nous en rapproche ; là où le péché nous conduisait à la mort, la grâce nous ouvre à la vie ; là où le péché condamnait à la perdition, la grâce nous libère en vue du salut éternel.
Dans le chapitre quinzième de la première lettre aux Corinthiens, saint Paul affirme avec conviction la victoire du Christ sur la mort. Comme nous le reprenons le jour de Pâques, par sa mort, il a vaincu la mort. Au point que saint Paul s’exclame : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ? …Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (1 Co 15, 54-57). En effet, la mort-résurrection du Christ est source de vie pour nous, croyants. Plus un obstacle, ni une fin, la mort devient le passage de cette vie terrestre à la vie céleste en Jésus-Christ. C’est pourquoi Saint Paul invite ceux et celles qui croient en Jésus-Christ à ne pas trembler devant les souffrances, les épreuves de cette vie, même pas devant la mort ; car « si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 11-12).
Nous sommes un peuple de foi. Bien sûrs, nous portons de grandes souffrances et de fortes douleurs, mais notre espérance ne doit pas défaillir, car au-delà de toute souffrance une joie sans fin nous attend ; au-delà de la mort, Dieu nous donne la Vie éternelle.
Quoi, les hommes perdraient la vie ?
Mon amour ne peut le souffrir,
Je veux mourir, je meurs d’envie
Pour les empêcher de périr.
(Père de Montfort, cantique 41,6)
- Ekenley JEAN-NOËL (Tito), smm)