“Tous missionnaires, osons annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile”.
Parler de la mission, c’est parler de l’Eglise. Pourquoi ? Parce que l’Eglise est missionnaire depuis son origine. Pourtant, dans nos têtes, « missionnaires » renvoient aux grands voyageurs comme les Sts Paul, Matteo Ricci, François Xavier, Louis-Marie de Montfort… On est étonné quand on sait que, bien que cloitrée, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus est la patronne des missions. Je vais essayer de me sortir de ce nœud de jeu de mots pour expliquer mon engagement dans la mission Montfortaine.
Baptisé à la suite du Père de Montfort
Les premiers montfortains arrivèrent en 1933 sur la côte Est de Madagascar. Je connaissais les missionnaires montfortains par une amitié entre mon père et un frère montfortain. Les Missionnaires montfortains m’ont séduit car ils sont discrets (leur petit nombre) mais ils sont efficaces (leur pastoral faisant renouveler aux gens leurs engagements de renoncer à Satan et de servir Dieu). Parfait exemple de la levure qui fait lever la pâte, n’est-ce pas ! Eh Bien. En 2010, je me suis embarqué dans cette « petite compagnie » selon les termes du Père de Montfort même. Désormais, les gens m’appellent Olivier, mon nom de Baptême.
Missionnaire à l’étranger
Au Nord, la pratique religieuse est faible et, par conséquent, la vocation sacerdotale est en crise. C’est au tour du Sud de fournir des prêtres pour combler le manque.
Dès son origine, l’Eglise est à la fois missionnaire, précaire et universelle. Le mandat missionnaire du Seigneur est : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. ». (Mt 28, 18-20). Temps et espace ne comptent plus car le Seigneur est là, omniprésent. Les disciples sont envoyés au-delà de leur propre nation à temps et à contre-temps. D’ailleurs, nous sommes des pèlerins sur terre et nous sommes dans une situation de précarité permanente. L’appel d’Abraham, notre père dans la foi, consista à faire ce mouvement de détachement, de voyage ; cette sortie de la stabilité pour aller vers l’inconnu. Voilà la motivation qui m’a conduit jusqu’en France. Je suis un voyageur de l’Eternel, un SDF, un étranger permanent comme tout le monde, un paroissien qui ne considère plus le temps et l’espace pour prêcher l’Evangile, un citoyen du royaume des cieux.
Evidemment, c’est l’Esprit Saint, qui orchestre tout cela. A la Pentecôte, tout le monde se comprenait. Et ce malgré la diversité des langues, des peuples, des cultures et des mentalités. En effet, c’est seulement à travers le langage de l’Evangile que le missionnaire peut être compris, même à ceux et celles qui ne partagent pas la même Foi que nous. Pourquoi, parce que l’Evangile a une portée universelle : l’amour, la vie, la fraternité entre autres.
En fin de compte, je ne suis qu’un petit et pauvre instrument dans les mains de l’Artisan qui s’appelle Dieu. Que sa volonté soit faite.
Père Olivier Nantenaina RAMAHENINTSOA