Samedi le 14 juin 2025, après la messe de 19h00 à l’église d’Evrunes a eu lieu la réinstallation du statut de la Vierge Marie Notre Dame de la Garde à l’Arceau d’Evrunes.
Cet Arceau et la statue de la Vierge Marie ont été rénovés bénévolement par les fidèles d’Evrunes.
A la fin de la messe de 19h00, les paroissiens ont fait la procession avec la statue de la Vierge Marie vers le lieu-dit d’Arceau se trouvant à une distance d’environ de 250 mètres de l’église. Pendant la procession, les enfants lançaient des pétales de fleurs, sur le passage de la Vierge Marie. Les paroissiens priaient et chantaient tout au long de ce parcours.
Après la réinstallation de la Vierge Marie, nous avons écouté par le biais de l’un des membres de BRAHM l’historique de l’Arceau de Notre Dame de la Garde installé à Evrunes. Voici dans les lignes suivantes cet historique :
Notre Dame de la Garde
Les archives paroissiales, nous livrent les informations suivantes,
Dans la partie Ouest du bourg d’Evrunes, sur le chemin de Richebonne, ce quartier porte le nom de CAMUS ou COCAMUS. C’est ici qu’est édifiée une croix de Buisson (une croix de bois) au carrefour de la route du Longeron. Une première mention de croix Camus est notée dans les aveux de la baronnie de Mortagne en 1650, puis en 1702, où sont rappelés les devoirs censifs et féodaux du bourg et de la paroisse d’Évrunes. (Le cens est une redevance payée au seigneur en fonction des terres concédées).
Nous sommes ici à la limite des terres de la paroisse d’Évrunes.
En 1707, cette croix de buisson sera remplacée par un calvaire de granit, peut être sous influence de St Louis Marie Grignion de Montfort, (grand missionnaire de l’Ouest de la France), ce qui est sûr, c’est qu’en 1880, une mission (d’une durée de 4 semaines) prêchée par les Montfortains de St Laurent, est clôturée par la plantation d’un imposant calvaire face à nous, une procession de plus de 1000 personnes, rehausse de leur présence l’éclat de la cérémonie, et entonne le cantique « Vive Jésus Vive sa croix » cantique attribué au Bon Père de Montfort.
Toujours dans un respect de dévotion « A Jésus par Marie », en 1842 on fait construire à proximité du calvaire, face au bourg, une chapelle en l’honneur de la vierge Marie qui prendra le nom de Notre Dame de la Garde (avec pour « vocable » La Vierge bienveillante qui veille, qui protège ses paroissiens). Pour cela des quêtes sont organisées dans la paroisse, et dans le compte rendu du « conseil de fabrique », ancêtre du conseil paroissial, qui gère les comptes de la paroisse d’Évrunes, il est porté cette mention, « les Offrandes les plus fréquentes sont, des citrouilles, du blé ou froment, choux pommes, poires et pommes, beurre », le tout est vendu.
Cette chapelle sera démolie en 1881, lors de la construction de la route conduisant du bourg à la gare d’Évrunes.
Mais rien dans les notes écrites ne nous dit pourquoi la chapelle n’a pu être reconstruite aussitôt. Et c’est en 1930, qu’un arceau est reconstruit à son emplacement actuel grâce, aux dons de Mlle Michel.
La petite croix de pierre qui domine, ainsi que les pierres taillées du soubassement, proviennent des antiques monuments de 1707, 1842 et 1930.
Dans le bulletin paroissial de 1931, nous avons le récit de la cérémonie du 14 septembre 1930, par l’abbé Liboire Girard curé d’Évrunes, pendant 29 ans.
« Notre Dame de la Garde,
Jadis, à l’entrée du chemin qui montait du calvaire à la route nationale, une statue de la vierge était particulièrement vénérée, le jour, le soir, parfois la nuit, on accourait lui faire ses confidences ; on la priait de tout cœur. Désormais, la même image est exposée à votre vénération, face au calvaire.
Par les soins de Mlle Michel et les siens, sur un terrain de famille, un gracieux « arceau » en ciment armé, a été édifié sur un soubassement de pierres taillées ; ces pierres ainsi que la croix, conservées dans ce but, proviennent de l’ancienne chapelle. Dans la niche, « au manteau bleu » derrière une légère porte de fer ajourée, et vitrée, l’antique statue sourit et attend nos visites.
Mr le curé, dûment autorisé, a bénit solennellement le monument, le dimanche 14 septembre 1930. La Grand-messe était offerte pour nos morts de la guerre et après les vêpres, le soleil lui-même étant à ce moment de la fête, la procession nombreuse a pu se dérouler : enfants, petites filles en blanc avec leurs bannières, encadrant le brancard de la sainte Vierge porté par les communiantes, les femmes, et bon nombre d’hommes, le chapelet à la main.
L’Ave Maris Stella et les cantiques retentissent en l’honneur de Marie.
Soyons fidèles, comme nos ancêtres de 1842, de 1707, à l’époque ou le bienheureux Montfort se faisait le héraut de la croix et du chapelet.
Avec ces deux dates gravées autrefois dans la pierre de la chapelle, une troisième y est inscrite 1930, Puisse-t-elle marquer un renouveau de dévotion et d’amour à notre divine Mère et inviter les générations futures à chanter sa gloire par leur fidélité ».
Abbé LIBOIRE Girard,
L’Abbé LIBOIRE termine son récit en parlant des générations futures, et bien nous y sommes, peut être faut il y ajouter et y graver la date de 2025.
Je souhaiterais saluer, et remercier Mr le curé Père Janvier, pour l’attention qu’il porte à l’entretien du petit patrimoine religieux sur sa paroisse.
Un patrimoine souvent privé, comme ici, ou l’intervention de bénévoles (puissent-ils en être remerciés), mais aussi une forte entraide, permet de valoriser, transmettre, la genèse de notre communauté Mortagnaise.
Merci,
Le BRAHM,
O.S
Quelques photos illustrant cette soirée de la réinstallation du statut de la Vierge Marie :