Le diaconat permanent a été réinstauré dans l’Église catholique par le concile Vatican II en 1964, cela fait donc 60 ans. En Vendée, le premier diacre permanent a été ordonné en 1970, le onzième a été ordonné en 1993. Aujourd’hui ils sont cinquante-six en exercice. Sur notre paroisse, la première ordination au diaconat permanent remonte à novembre 1995. Depuis quatre autres diacres ont été ordonnés.
L’équipe du bulletin a souhaité donner la parole à trois d’entre eux, ainsi qu’à l’épouse de l’un d’eux, pour nous aider à « sentir » comment ce ministère, disparu sous sa forme permanente pendant près de mille ans, colore aujourd’hui la vie de nos communautés.
“Philippe, quelle a été ta réaction lorsque tu as été appelé au diaconat permanent ?”
Hélène et moi avons reçu cet appel dans un contexte particulier où nous avions décidé de cesser notre activité commerciale pour réorienter nos vies professionnelles vers d’autres horizons.
Nous avons eu la visite de deux membres de la commission d’éveil au diaconat du doyenné. Nous les avons écoutés. Pour ma part, j’ai mis un peu de temps à réaliser qu’ils nous demandaient de réfléchir à un possible service diaconal. J’étais loin de penser que ce genre de service pourrait m’être demandé un jour. La nuit suivante, Hélène et moi avons peu dormi, tant nous étions bouleversés par cette interpellation. Personnellement, je ne me sentais pas digne de cet appel ; de plus, je vivais déjà notre changement de vie professionnelle comme un appel du Seigneur à lui faire confiance pour notre avenir. Dire oui à cette nouvelle perspective non maîtrisée n’allait pas de soi ; par ailleurs, cela n’engageait pas que moi, mais bien notre couple et notre famille.
La foi est pour moi l’endroit d’un grand mystère, le lieu d’une rencontre où chacun, en son intimité, côtoie Dieu. Cet appel à servir l’Église d’une manière si particulière m’a conduit à de nouveaux déplacements intérieurs pour suivre le Christ là où il me conduirait. Après la surprise de l’appel, c’est l’enthousiasme et la joie de vivre une nouvelle aventure avec le Seigneur qui m’ont accompagné. C’est pourquoi avec Hélène nous avons cheminé vers le discernement, puis la formation pour le service diaconal. Par ce oui au diaconat, j’ai fait l’expérience de la joie de recevoir et de se donner.
Philippe Cailleaud, diacre permanent – La Verrie
« Christian, depuis ton ordination, quelles sont les joies, les difficultés que tu as rencontrées?”
Lorsque j’ai été ordonné diacre en septembre 2015, cela faisait déjà plus de 50 ans que le diaconat permanent avait été rétabli. Depuis, 10 ans se seront bientôt écoulés durant lesquels j’ai vécu mon ministère avec beaucoup de joies. L’une des toutes premières a été la célébration des ordinations : nous étions cinq ce jour-là entourés de nos familles, de nos amis et de nombreux paroissiens. Ce fut un beau signe de fraternité. Mon épouse et moi avons dit « oui » au diaconat avec enthousiasme et détermination. J’ai vécu un moment fort où j’ai exprimé publiquement ma volonté d’engagement dans l’Église et pour le service.
Comme diacre, je suis amené à célébrer des mariages et des baptêmes. Je me réjouis d’accompagner les couples et les parents sur le chemin vers ces deux sacrements ; avec les différences de sensibilités et de valeurs, le parcours de foi est propre à chacun. Ces rencontres sont aussi enrichissantes pour chacun des participants qu’ils le sont pour moi-même.
Mais le diaconat réserve aussi des moments difficiles, notamment au moment de sépultures et en particulier d’enfant. On prend conscience que la douleur et la détresse dépasse tout et qu’aucun mot n’a de résonance à ce moment-là dans le cœur de parents endeuillés. Dernièrement, je me suis senti impuissant. Depuis, je confie à Dieu dans ma prière tous ces parents qui sont profondément dévastés par la mort de leur enfant.
Christian VINCENT, diacre permanent – Tiffauges